ARRET DU TABAC, DE L'ALCOOL

Une véritable addiction est souvent une véritable opération de survie psychique. Il y a une différence entre une habitude et une addiction qui devient exclusive. Quand des événements intérieurs ou extérieurs dépassent notre capacité à contenir des conflits, nous avons tous tendance à manger, boire, fumer plus qu'à l'habitude, ou à prendre un médicament à la recherche d'un état d'oubli provisoire. Cet excès, quel qu'il soit, a toujours le même but : oublier pour un temps, s'apaiser provisoirement.

Cette démarche devient offensive quand elle reste la seule solution dont le patient dispose pour supporter une forme de douleur psychique.

Le nom " addiction " était un terme romain qui désignait l'esclave, la marque de l'aliénation, de l'emprise, l'assujettissement à l'autre, avant qu'il ne s'agisse d'un produit ou d'un comportement. La lutte inégale du sujet avec une partie de lui même.

L'addiction n'est pas causée par le toxique mais par l'expérience que fait vivre le toxique. Car l'individu est enfermé dans un fonctionnement ne laissant plus de place à sa parole propre.

Les véritables addictions s'inscrivent dans l'histoire particulière d'un individu. Elles ont souvent une fonction psychique nécessaire. La dimension inconsciente du processus, souvent liée à des facteurs antérieurs n'est pas à négliger, c'est en cela que l'hypnose ouvre le patient au sens de sa transformation. Les comportements addictifs cèdent eux mêmes quand l'esprit devient plus perméable à des transformations.

Le repli addictif est souvent une stratégie inconsciente pour survivre à l'éprouvé de solitude et survivre sans l'autre.

L'hypnose nous ouvre à notre véritable besoin.

Dans le cadre de la cigarette, ou de l'alcool, si le patient l'autorise dans le temps, et que l'on peut visiter cet espace vide que vient remplir sa dépendance, alors il peut commencer à évoluer autrement.

J'insiste sur le fait que ce n'est pas une " tumeur à enlever "..., dans le sens ou l'addiction contient une souffrance plus ancienne et souvent même cachée dans le discours.

L'un des buts de l'hypnose va être, d'ouvrir le cœur même de cette souffrance, de l'accueillir, de la reconnaître. Cette dimension se pose dans le temps et dans le respect écologique de la personne.

Le processus inconscient du manque est accompagné pendant la transe hypnotique. Accueillir cet état de manque, donc de souffrance permet déjà de se sentir mieux, de le comprendre mentalement. Puis, ensuite de le ressentir physiquement, car le manque vient souvent se poser sur le corps sous forme de boule au plexus solaire, d'angoisses ou de lourdeurs dans la gorge ou dans le ventre. La transe permet l'intégration de ces douleurs. L'hypnose permet un accompagnement plus humain et adapté. Quand cet état de manque est compris et intégré, la transformation du besoin du patient vers son réel potentiel se met en place. L'arrêt du tabac peut ensuite être très rapide, et j'ai assisté à de grands moments de changements en tant que thérapeute.